Les métiers de l’archéologie à Fréjus

Aujourd’hui, la direction de l’Archéologie et du Patrimoine comprend dans son effectif une équipe de dix archéologues qui étudie les vestiges du passé sur le territoire de la commune, et collabore, par le biais de convention scientifique, avec différents laboratoires du CNRS. Cette équipe se compose d’archéologues de terrain et/ou de spécialistes.

Sur le terrain, ils dégagent, dans un temps défini, les couches archéologiques et les vestiges construits selon des méthodes précises. Ils dessinent, décrivent et localisent chaque découverte avec le plus de précision possible. Ils étudient ensuite, lors de la phase de post-fouille, la stratigraphie, les relevés de terrain ou encore le mobilier afin de reconstituer l’histoire du site archéologique. Le matériel découvert est traité, puis conservé au sein d’un Centre de Conservation et d’Étude disposant du matériel adapté pour mener ce travail précis.

De la fouille de terrain jusqu’à l’exposition, les archéologues de la Ville, quel que soit leur rôle (période, spécialité), participent à la recherche scientifique et à la diffusion des connaissances historiques auprès du grand public.

Le géomorphologue

Le géomorphologue

Le géomorphologue étudie les couches sédimentaires, en effectuant des coupes de terrain ou des carottages. Il s’intéresse aux différentes formes du relief afin d’appréhender l’évolution des paysages que nous observons aujourd’hui. À Fréjus, leur collaboration a permis de redéfinir la position du littoral au travers des différentes époques et ainsi de replacer le port romain dans son contexte naturel.

L’anthracologue

L’anthracologue

L’anthracologue étudie les charbons de bois mis au jour par les fouilles aussi bien en contexte d’habitat, d’artisanat ou funéraire que dans le milieu naturel. Ces études enrichissent la compréhension des relations entre l’Homme et son environnement et les multiples utilisations du bois. À Fréjus, en 2013, la fouille de l’îlot Camelin a livré un remarquable plancher en bois carbonisé resté en place, daté du Ier s. après J.-C.

L’archéozoologue

L’archéozoologue

L’archéozoologue est chargé de mener une enquête minutieuse sur les arêtes et os d’animaux découverts en contexte sur un site de fouille. Ces restes sont révélateurs des activités humaines passées: élevage et agriculture, artisanat, alimentation et pour l’Antiquité, des pratiques religieuses ou funéraires. À Fréjus, ce rite est particulièrement bien documenté: une poule, un poisson, mais le plus souvent un quartier de porc, étaient placés sur le bûcher auprès du défunt ou déposés dans l’ossuaire avec les restes humains, après la crémation.

L’archéo-anthropologue

L’archéo-anthropologue

L’archéo-anthropologue est spécialiste de l’étude des restes osseux humains en contexte archéologique, notamment lors de la fouille des tombes. Les os sont analysés afin de définir l’identité biologique du défunt (âge au décès, sexe, les éventuels traumatismes ou maladies ayant marqué les restes osseux, voire identifier les causes du décès). À Fréjus, l’une des plus vastes nécropoles romaines a été identifiée dans le quartier actuel de Sainte-Croix/Saint-Lambert.

Le céramologue

Le céramologue

Le céramologue intervient directement sur le terrain et en laboratoire afin d’identifier et recomposer des objets en céramique à partir de fragments recueillis. Il s’agit en effet de l’artefact trouvé le plus fréquemment sur un site de l’époque romaine. L’étude des céramiques permet de donner des informations sur l’économie ou les modes culturels, et de dater les sites avec précision, parfois à quelques années près. À Fréjus, ces objets ont permis notamment de définir la nature des échanges commerciaux, mais aussi des pratiques culinaires particulières.

Le numismate

Le numismate

Le numismate est un chercheur spécialisé dans l’étude des monnaies. Grâce à leurs dates d’émission, les monnaies sont des marqueurs relativement sûrs pour établir une chronologie en les confrontant aux autres découvertes. Le numismate fait parler la monnaie en étudiant son iconographie, sa métrologie, son contexte de découverte, etc. À Fréjus, en 2015, a été découvert un trésor monétaire composé de plusieurs monnaies d’or et constituant la plus importante découverte à ce jour.

L’archéologue du bâti

L’archéologue du bâti

L’archéologue du bâti recherche des indices depuis le creusement des fondations et la réalisation du chantier, en passant par les diverses techniques de mise en œuvre, l’identification des matériaux et les diverses transformations. Cette étude apporte un éclairage sur l’économie d’un chantier, les circuits d’approvisionnement et de distribution des matériaux à un temps donné. À Fréjus, il existe une cellule dédiée à cette discipline qui contribue systématiquement aux études préalables de travaux. Les vestiges classés Monuments Historiques sont relevés en photogrammétrie avant leur restauration.

Le topographe

Le topographe

Le topographe intervient dès la phase de terrain pour enregistrer la position dans l’espace des découvertes.
Ces informations permettent de recaler les vestiges les uns par rapport aux autres et plus généralement l’ensemble de ces vestiges dans le contexte géographique. À Fréjus, la direction de l’Archéologie et du Patrimoine dispose d’un Système d’Information Géographique à l’échelle de la commune. Celui-ci permet de replacer tous les vestiges découverts dans la topographie naturelle ou sur les cartes géologique, végétale etc.

Le gestionnaire du mobilier archéologique

Le gestionnaire du mobilier archéologique

Après chaque fouille, le mobilier archéologique est nettoyé, protégé, trié puis conservé dans les meilleures conditions avant et après avoir été étudié. C’est ce que l’on appelle la conservation préventive. À Fréjus, la ville dispose du seul Centre de Conservation et d’Étude (CCE) du département et y assure l’essentiel des travaux de post-fouille et de préparation des échantillons. Une lithothèque et une « matériauthèque » y sont conservées.