LE STADE POURCIN
Epoque romaine
Fouilles préventives – 2015-2019
Ce terrain d’une superficie de 5000 m² est situé dans le quartier sud-est de la ville antique de Forum Iulii, à une centaine de mètres au nord du site de l’Ecole des Poiriers, au sud de l’enceinte antique et à 100 m à l’ouest de la Plate-Forme.
Un premier secteur, d’une superficie de 700 m² environ, est situé au nord-ouest du site. On y découvre la présence d’un vallon orienté est-ouest, comblé progressivement par un dépotoir de potier. Sur les couches de remblai recouvrant le dépotoir, un lot d’amphores organisé d’au moins 305 individus a été relevé. Les amphores ont été disposées les unes contre les autres, la tête vers le bas et ont été installées afin de drainer les sols. L’horizon chronologique de cet ensemble est à situer à la première moitié du Ier s. apr. J.-C.
Le diagnostic réalisé en 2015, a permis de mettre en évidence la présence d’un moulin hydraulique dont l’abandon remonte au cours du IIIe siècle. L’ensemble des structures en excellent état de conservation permettent de restituer son fonctionnement. Le canal de fuite du moulin a été fouillé en 2015. Des regards, qui ponctuent le tracé du canal ont été comblés à la fin de l’Antiquité. Les vestiges du moulin sont actuellement mis en valeur au cœur du parc public de la Plate-Forme romaine.
Parmi le mobilier découvert dans les regards, des éléments de décors en marbre ont été ainsi mis au jour, dont un casque sculpté en marbre appartenait à une statue de Minerve, orné de têtes de béliers, des griffons et surmonté d’une sphinge. Ce marbre est actuellement présenté au Musée archéologique de Fréjus.
LE REYDISSART
Epoque romaine
Fouille préventive – 2018
Le site du Reydissart 7 est localisé dans le quartier de Saint-Aygulf, aux abords des étangs de Villepey, propriété du Conservatoire du littoral, de la départementale 7 et en bas de pente du massif des Petites Maures. Le site de 2500m2 se trouve directement au nord d’un vaste établissement maritime anciennement fouillé par A. Donnadieu en 1926-1928 et inscrit au titre des Monuments Historiques en 1992. Les vestiges découverts sont établis à une dizaine de mètres du rivage antique, en bordure d’un petit vallon. L’occupation débute à la fin de l’époque augustéenne et se poursuit jusqu’à la seconde moitié du IIIe siècle. Les aménagements découverts comportent des espaces cloisonnés et d’autres ouverts, telle une cour de plus de 135m2 à l’ouest de la parcelle, des axes de circulation, ou encore un système de drainage visant à canaliser les eaux du vallon. Ils peuvent être interprétés principalement en lien avec une activité artisanale, comme l’atteste la présence de fours de potiers, de foyers et de fours construits en fosse. Quelques espaces sont rattachables à de l’habitat.
FERME PERROUD
Epoque romaine
Fouille préventive – 2018
Cette fouille a été menée au quartier Saint-Aygulf, au bord de la plaine alluviale de l’Argens et au pied du massif des Petites Maures. Elle a permis de mettre en évidence un vaste espace bâti de près de 2500 m² daté entre la première moitié du Ier s. apr. J.-C. et le courant du IIIe s. Ces vestiges sont situés à 30 m au sud-est de citernes antiques conservées en élévation sous les constructions modernes de la ferme dite « Perroud ».
Une partie du site se caractérise par un bâti dont les murs, conservés en fondation, sont répartis sur 2 terrasses juxtaposées. On peut y distinguer une cour, voire un espace de stockage. Au cours de la phase suivante (fin du Ier s. ou au début du IIe s.), le site s’étend au sud-est avec des murs construits en moellons taillés et qui définissent une enfilade de pièces donnant sur un portique bâti avec des piliers. Cette disposition suggère la présence d’habitats ou/et de boutiques, et établis le long d’un espace de circulation. Par ailleurs, au sud du site, est construit un pont sur une rivière, long d’environ 6 m. Par la suite, le site fait l’objet de quelques modifications, avec la présence de trois fours liés à un artisanat de verrier.
Situé sur un axe de communication longeant le littoral, ce site, non loin d’établissements importants comme la villa du Reydissart et à proximité de la mer, peut suggérer une vocation commerciale maritime.
AVENUE CALLIES
Epoque romaine
Fouille préventive – 2020
Cette fouille concerne une parcelle à 1,5 km au nord-est du centre-ville en direction de la Tour de Mare, à environ 250 m du passage de la voie Aurélienne reliant Fréjus à Nice. Une équipe constituée de 8 archéologues dont 3 spécialistes en anthropologie funéraires ont mis au jour une nécropole de 175 tombes datées pour l’essentiel de la première moitié du Ier s. apr. J.-C. La majorité sont des inhumations, seules 16 sépultures sont des incinérations parmi lesquelles ont été découverts deux bûchers. Si aucun aménagement n’atteste d’une organisation spatiale de la nécropole, il semble cependant qu’il existe dès cette époque des zones spécialisées destinées à un type de pratiques funéraires. Ainsi la faible représentation des sépultures à incinérations peut s’expliquer par le fait que le cœur de l’espace funéraire où elles ont été installées se situe hors de l’emprise de la fouille.
SAINTE-CROIX
Epoque romaine
Fouille préventive – 2021
Cette opération, préalable à un projet d’aménagement de route pour desservir le Pôle Enfance, a conduit au dégagement de nombreux vestiges, parfois détruits anciennement par les labours, aux portes de l’agglomération antique. Les opérations ont permis de mettre au jour un tronçon de la voie aurélienne, connue sous le nom de Via per Alpes maritimae, et de part et d’autre une occupation funéraire. Celle-ci est matérialisée par plusieurs enclos, au sein desquels étaient élevés des monuments funéraires dont il ne subsiste que les fondations, et qui accueillent les sépultures de familles forojuliennes ayant probablement appartenues aux élites de la ville du Ier siècle de notre ère.
Les données acquises sur ce site sont à comparer avec celles issues des sites funéraires fouillés à Saint-Lambert (1980 et 2006) situées à 80 m en amont. En effet, ces espaces dédiés aux défunts sont caractérisés, dans ce secteur, par la pratique exclusive de la crémation, recourant à une variabilité de gestes tant dans la manière de brûler les corps que de constituer les sépultures.
Enfin, cette opération a également permis de renouveler les données sur l’aqueduc de Fréjus, véritable emblème du paysage de la plaine de Sainte-Croix.