La vie des femmes est complexe en Iran depuis de nombreuses années : inégalités judiciaires, soumission à l’autorité masculine, mariages forcés, maltraitances et bien d’autres sujets font l’objet de débats sur les droits et libertés des femmes à travers le monde.
Les Iraniens et Iraniennes se battent chaque jour et particulièrement depuis septembre, début de la révolution des femmes, pour sortir de cette situation, avec comme slogan : #FemmeVieLiberté.
Nassima Barkallah, adjointe déléguée à l’Action sociale, représentant le maire David Rachline, a rencontré Mina Rassouli, une femme iranienne, vivant à Fréjus, pour qu’elle puisse répondre à toutes vos questions ce mercredi 8 mars.
Qui est Mina Rassouli ?
Quand Khomeini est arrivé au pouvoir en Iran, Mina n’avait que 22 ans mais une volonté très forte de préserver sa liberté. Six mois plus tard, elle a quitté l’Iran pour se rendre à Paris.
Ayant grandi dans une famille aisée, Mina a eu le soutien de sa famille lorsqu’elle a annoncé son choix de quitter le pays. Son père a signé son autorisation de quitter le territoire, formalité obligatoire pour une femme voulant sortir de l’Iran, et l’a aidé financièrement durant ses premiers mois à Paris. Elle partit seule avec une amie, ses parents et ses 3 sœurs étant restés au pays. Elle n’a jamais regretté son choix mais sera toujours peinée de savoir que ses sœurs continuent de souffrir des conditions de vie en Iran.
Ses débuts en France n’ont pas été de tout repos, elle a vécu des moments très difficiles mais n’a jamais baissé les bras. Elle enchainait les petits boulots jusqu’au jour où elle donna naissance à sa seconde fille, souffrant d’un handicap. Elle a donc redoublé d’efforts pour subvenir aux besoins de sa famille, et pour offrir à sa fille la chance d’être prise en charge dans un établissement spécialisé. Elle a finalement trouvé un emploi en tant que responsable de pressing. Elle y est restée pendant dix ans mais son salaire lui permettait à peine de subvenir à leurs besoins et ne garantissait pas l’avenir de sa fille handicapée.
Après avoir obtenu un prêt pour se former professionnellement, elle s’est inscrite à une formation de chauffeur de taxi. Elle a travaillé jours et nuits sans relâche, elle a appris chacune des rues de Paris par cœur et a réussi, avec brio, son examen 3 mois plus tard. Par un heureux hasard, elle a rencontré un chauffeur de taxi qui lui a laissé sa chance : il lui a loué sa licence uniquement les jours où elle pouvait travailler, ainsi cela lui permettait de s’occuper de sa fille les week-ends. Par la suite, il lui a vendu sa licence à un prix très intéressant pour qu’elle puisse continuer à subvenir aux besoins de ses filles.
Quelques années plus tard, avec sa fille ainée, elles ont ouvert une société de gestion de taxi avec 3 licences. Mina a pu arrêter de travailler en tant que chauffeuse de taxi pour gérer l’entreprise et ses 9 chauffeurs. Grâce à cette évolution, elle pouvait être aux côtés de sa plus jeune fille à temps plein.
Désormais retraitée, Mina Rassouli habite à Fréjus. Elle est activement impliquée dans l’association de l’Âge d’Or où elle s’est faite « une nouvelle famille ». Elle est un bel exemple de femme libre, courageuse et autonome et elle reste grandement reconnaissante de tout ce que la France lui a apporté.
Lors de la projection du film « Une Femme Iranienne », mercredi 8 mars à 18h00 au cinéma le Vox, elle répondra à toutes les questions du public après la séance, que ce soit sur la situation en Iran, sur les droits et libertés des femmes ou sur son parcours de vie.
Une rencontre qui promet d’être intéressante et remplie d’émotions.