Mounir Boukrouh : « l’olympisme rapproche les peuples »

Publié le 6 février 2024
2024 marque l’année des Jeux olympiques. Pour l’occasion, nous partons à la rencontre de personnalités ou d’événements en lien avec l’olympisme à Fréjus, ville labellisée « Terre de Jeux » et « Terre d’accueil » 2024.

Mounir Boukrouh : « l’olympisme rapproche les peuples »Mounir Boukrouh

Sélectionné pour représenter la France aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 dans la catégorie -83kgs, Mounir Boukrouh, responsable de la section Taekwondo de l’AMSLF, se replonge dans ses souvenirs pour nous faire partager cet événement unique.

Comment vous êtes-vous qualifié pour les Jeux ?

À vrai dire, je me suis lancé un défi… En 1987 d’abord, je gagne la médaille de Bronze au championnat du monde à Barcelone, catégorie poids lourds +83kgs. L’année suivante, le Taekwondo entre comme nouvelle discipline aux JO de Séoul. Mais pas dans ma catégorie ! J’ai entamé un régime pendant plus d’un an et j’ai perdu 10 kilos pour participer aux sélections. J’ai battu tous les titulaires et je me suis qualifié. Je garde un très bon souvenir. Les Jeux olympiques, c’est le rêve de tous sportifs.

« Les JO, c’est grandiose ! »

Mounir Boukrouh : « l’olympisme rapproche les peuples »La cérémonie d’ouverture au stade olympique de Séoul le 17 septembre 1988.

Quelle a été votre première réaction lors de la cérémonie d’ouverture ?

C’était grandiose ! Voir tous ces pays réunis de tes propres yeux… C’était la grandeur des Jeux telle que tu peux la voir à la télé quand tu es gamin. L’olympisme rapproche les peuples. C’est une belle manifestation.

Durant la compétition, je me rappelle avoir mangé en face de Sergueï Bubka, il avait l’air d’un grand timide. Cette année-là, aux JO, le mec est devenu médaille d’Or olympique au saut à la perche. Voilà le genre d’anecdotes qui te restent à vie (rires).

Mounir Boukrouh : « l’olympisme rapproche les peuples »Mounir Boukrouh médaillé de bronze au championnat du monde en 1987.

Vous avez rapidement arrêté votre carrière de sportif de haut niveau pour vous tourner vers le métier d’entraîneur. Pourquoi ?

J’ai été diplômé d’État après les Jeux, au CREPS de Montry, en région parisienne. J’ai fait mon service militaire, je faisais partie du Bataillon de Joinville. Je faisais beaucoup de tournoi et j’ai participé au championnat du monde en 1989. Je perds en quart de finale, face à un Coréen, qui combattait à domicile, dans un gymnase de 28 000 spectateurs ralliés à sa cause. Je me suis fait voler par l’arbitrage, j’en ai gardé un mauvais souvenir. Je n’étais plus en phase avec les dérives courantes de ces compétitions.

« Plus qu’une discipline olympique, un art de vivre »

Quand avez-vous commencé à entraîner ?

En 1993, à Cogolin. J’ai démarré à travailler à l’AMSLF en 1998, soutenu par Élie Brun et Pascal Albuixech. À ce jour, j’ai fondé 7 structures dans l’Est-varois. J’ai formé 70 ceintures noires et près de 80 champions de France, médaillés nationaux et internationaux.

Mounir Boukrouh : « l’olympisme rapproche les peuples »Passage de ceintures pour les jeunes licenciés de l’AMSLF.

Qu’essayez-vous de transmettre aux jeunes ?

Les Jeux olympiques peuvent être une dynamique. Mais le travail qu’ils fournissent sur le tapis au quotidien, reste le plus important. Le Taekwondo c’est plus qu’une discipline olympique, c’est un art de vivre. Tu te forges une force de caractère, un équilibre, tu apprends l’humilité. Ce sport t’accompagne pour la réussite de tes études et il te pousse à te battre dans la vie pour ce que tu as envie de faire.

La relève est-elle assurée ?

9 Fréjusiens sont sélectionnés cette année pour les nationaux. 6 en catégorie cadets/juniors en avril à Bordeaux et 3 à la Coupe de France à Marseille, au mois de mai, en minimes.

Les entraînements se déroulent salles Hippolyte Fabre, Jean Vilain ou au Dojo Sainte-Croix. Je fais passer les grades de ceintures aux enfants, ados et adultes.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes ?

Croyez en ce que vous faites. Acceptez la difficulté. Occultez les gens qui vous empêchent d’avancer. Personnellement, je n’ai pas toujours gagné. Il faut accepter la dureté de l’entraînement. À mon époque, quand on arrivait sur le tapis, on était déterminé.

Profil :

  • 55 ans
  • Originaire des Issambres
  • Fondateur et entraîneur de l’AMSLF Taekwondo depuis 1998
  • Fondateur de 7 structures dans l’Est-varois
  • Ceinture noire 5ème Dan
  • Coach mondial WT
  • Diplômé d’État
  • Contact : 04 94 51 55 39 – 06 12 53 61 26

Palmarès :

  • 3 fois champion de France
  • 4 fois vainqueur de l’Open de France
  • Multiple médaillé Open International
  • Sélectionné aux JO de Séoul en 1988

L’info en + : 190 licenciés de Taekwondo à l’AMSL Fréjus